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Le Darknet : le guide express.

Le Darknet : le guide express.

Dans ce guide express, je vais essayer d’éclaircir un peu le Web « sombre » qui est le Darknet.

Tout d’abord, il faut savoir qu’on distingue trois « catégories » de Web :

  • Le Web ouvert: La partie visible et ouverte à tous. (ex. Google, Facebook, Instagram, Leboncoin etc…).
  • Le Deep Web: La partie non indexée du Web (introuvable avec les moteurs de recherche conventionnels comme Google ou Bing), ou l’on peut retrouver un nombre important de documents et de contenus très intéressants et inoffensifs. Accessible uniquement avec les outils spécifiques.
  • Le DarkNet: Un sous-réseau du Deep Web assurant un anonymat et confidentialité encore plus élevé, ou l’on peut trouver… un peu de tout.

Le Darknet est connu pour son côté sombre. Il est souvent associé à des activités illégales comme la vente de drogues, d’armes, et même des services criminels.

Cependant, il n’est pas uniquement utilisé à des fins néfastes. Des journalistes, des militants des droits de l’homme et d’autres personnes l’utilisent pour échapper à la surveillance et à la censure dans les pays où la liberté d’expression est limitée.

Le Deep Web et le Darknet hébergent une variété de contenus tels que des forums, des services de messagerie, des serveurs de courrier électronique, des sites d’informations et d’autres types de contenu, tous caractérisés par leur anonymat et leur invisibilité aux yeux des moteurs de recherche traditionnels comme Google ou Bing.

Imaginez maintenant Internet comme un iceberg : la partie visible au-dessus de l’eau, c’est le Web « normal », et le Deep Web avec le Darknet seraient la partie immergée de l’iceberg, qui représenterait 96% du web global. Ça calme hein ?

Principales différences

Dans ce tableau je résume les principales différences entre le Darknet et le Web ouvert, mettant en évidence leurs caractéristiques uniques en termes d’accessibilité, de contenu, d’usage, et de sécurité.

CritèreWeb OuvertDarknet
AccessibilitéAccessible via des navigateurs web standards (Chrome, Edge, Firefox).Nécessite des logiciels spéciaux (Tor, I2P).
AnonymatAnonymat limité, voir inexistant; les adresses IP sont visibles…Haut niveau d’anonymat et de confidentialité.
ContenuLarge éventail de contenus publics et facilement accessibles.Documents confidentiels des États.
Espaces pour la liberté d’expression (journalistes, défenseurs
des droits…).
Marchés noirs, contenus illicites.
UsageActivités quotidiennes : informations, réseaux sociaux, achats en ligne.Activités nécessitant anonymat et confidentialité
(y compris des activités illégales).
Sécurité et RisquesPlus sûr avec des mesures de protection (antivirus, firewalls), mais suivi des données.Risques de contenu dangereux, illégal dans
certains pays, malwares, et escroqueries…
Les adresses (URL)www.exemple.com ( ou .fr .uk .org .info) http://h3zm32vv5ank7ytmm5nubup6h
bnosyqh67dkeozg7aoqjx6qc6pr7iyd.onion

Comme vous le savez, les adresses des sites web classiques se présentent au format https://www.exemple.com, en revanche les adresses (URL) des sites du Deep web et du Darknet se terminent par .onion et ont une forme totalement différente:


Pourquoi Onion ?

Le domaine .onion est un domaine de premier niveau qui n’est pas destiné à être utilisé dans le système de nom de domaine (Domain Name System) d’Internet : on parle de domaine spécial ou réservé.

Le domaine .onion renvoie en fait à des adresses anonymes accessibles par l’intermédiaire du réseau Tor.

Tor est un réseau informatique superposé mondial et décentralisé. Il se compose de serveurs, appelés nœuds du réseau et dont la liste est publique.

Cela peut entre autres servir à anonymiser la source d’une session de navigation Web ou de messagerie instantanée. Cependant, l’anonymisation du flux n’est pas totale, car l’application peut transmettre des informations annexes permettant d’identifier la personne, c’est pourquoi le projet Tor développe également un navigateur Web fondé sur Firefox, Tor Browser, ainsi que d’autres applications spécialement modifiées pour préserver l’anonymat de leurs usagers.


Voici un site web simple (en HTML et CSS) que j’ai créé à titre pédagogique, le premier sera exposé sur le Web ouvert et le second sur le Darknet, voyez la différence des URLs:

Site internet visible avec un navigateur classique avec comme adresse https://dudattitude.com

Voici le même site web que j’ai exposé sur le Deep Web , visible à partir de Tor Browser, introuvable et inaccessible avec Google:

Site internet dans le Deep Web

Accès au Darknet

Pour accéder au Darknet, des logiciels spéciaux sont nécessaires, comme Tor ou I2P. Ces outils anonymisent l’identité des utilisateurs et l’emplacement de leurs ordinateurs, rendant difficile de savoir qui est qui. C’est comme porter un masque sur un bal masqué où tout le monde est anonyme.

Mais pour accroitre encore plus la sécurité, je vous conseille d’utiliser un VPN avant de démarrer Tor pour accéder au Darknet. Si vous voulez vraiment que personne ne sache ce que vous faites en ligne, utilisez un VPN premium:

Une fois connecté au serveur VPN d’un des pays de notre choix nous pouvons lancer Tor Browser.

Voila prêts à lancer nos recherches dans le Deep Web !

Ci-dessous, un schéma simple de cheminement du trafic entre votre machine et le réseau Tor en utilisant un service VPN:

Est-ce légal ?

L’accès au Dark Web et sa légalité dépendent des lois spécifiques à chaque pays.

En France, par exemple, naviguer sur le Darknet en soi n’est pas illégal. Toutefois, quelle que soit votre localisation, il est important de noter que l’utilisation du navigateur Tor sans la protection supplémentaire d’un VPN peut éveiller la curiosité de votre fournisseur d’accès Internet ou d’entités gouvernementales.

Mot de la fin

Bien que le Darknet (ou le Deep Web) ait souvent une réputation d’être un lieu de chaos où prédominent les activités illégales, cette perception ne reflète pas l’intégralité de sa réalité.

En vérité, le Dark Web est principalement un espace anonyme sur Internet. Il fournit une plateforme où les individus peuvent s’exprimer librement et échanger des informations sans craindre la censure, en particulier dans les pays où les gouvernements imposent des restrictions sévères sur la liberté d’expression et l’accès à l’information.